« NOUS DONNONS UNE CHANCE À TOUT LE MONDE »

Insertion
Cela fait 15 ans que Benjamin Salah s’investit au sein de la Banque Alimentaire d’Avignon. Cet ancien CRS de carrière déborde d’énergie et d’idées pour faire grandir la structure et permettre à un maximum de publics de participer à cette grande aventure collective. Portrait.

Une philosophie de vie engagée

Neuf petits enfants, trois filles, et une épouse « à la base de tout », Benjamin Salah parle de sa famille comme il égrènerait les pétales d’une fleur, avec un doux sourire dans la voix. A 67 ans, cet ancien major des CRS est bénévole à la Banque Alimentaire de Vaucluse depuis 15 ans. «Quand je parle à mes petits enfants, je suis crédible par rapport à mon passé professionnel mais surtout par ce que je fais aujourd’hui à la Banque Alimentaire. J’essaie de leur transmettre ce en quoi je crois : notre pays traverse un moment difficile, mais au lieu de se donner 10 bonnes raisons de désespérer, trouvons 10 bonnes raisons d’espérer et aidons les gens en difficulté».

L’homme a fait ses premiers pas à la Banque Alimentaire encouragé par son ami et parrain Gilbert Quemard. Il y commence  « sous les ordres d’Albert », à la zone préparation, « comme il avait un problème de santé, il était la feuille et j’étais les jambes. Ce fut formidable », clame-t-il en riant, avec son accent gorgé de soleil. 

Lors d'une Collecte à l'ensemble scolaire Louis Pasteur en Avignon
Lors d'une Collecte à l'ensemble scolaire Louis Pasteur en Avignon

 

Des projets pour tous les publics

Benjamin Salah devient ensuite administrateur… et déborde d’idées qu’il met en œuvre avec efficacité. Il lance un programme dans les collèges, où la Banque Alimentaire propose aux élèves en rupture de devenir ambassadeurs. Aujourd’hui, 11 tonnes de denrées alimentaires sont récoltés annuellement dans 39 établissements. Grâce à lui, la BA84 travaille aussi avec le CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) voisin: « nous recevons 50 à 60 personnes par an, qu’ils obtiennent leurs papiers ou non. Le bénévolat leur donne une raison de ne pas désespérer en attendant la réponse de l’administration, qui n’est pas toujours favorable ». Mais aussi avec le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) du Vaucluse : référent nommé par la juge, il reçoit entre 80 et 100 personnes par an à ce titre à la Banque Alimentaire. Infatigable, l’homme est également tuteur de six services civiques au sein de la structure.

Aujourd’hui Benjamin Salah s’occupe des ressources humaines de la structure depuis peu. Un nouveau défi auquel il s’attelle avec sa légendaire énergie.