Belles histoires de Gilets orange

Accroche
Les belles histoires de nos bénévoles, les héros de notre quotidien.
Corps

Paroles aux bénévoles 

Brigitte - Gilet orange à la Banque Alimentaire de Nîmes

« Je ne travaille pas actuellement. En voyant l’annonce sur Facebook,  j’ai tout de suite téléphoné, j’avais besoin de me dépenser, de donner mes bras à quelqu’un. Je compose les paniers de distribution alimentaire en essayant de les rendre le plus jolie possible ! Je suis motivée parce que j’ai moi-même été bénéficiaire de ce genre de distribution, et c’est sympa de recevoir un coup de pouce, de beaux fruits et légumes. Je suis toute seule chez moi donc quand je viens ici et que je retrouve mes amis, particulièrement Lili, on met de l’ambiance ! On chante, on danse, on rigole, c’est sympa ! Pour moi, c’est une reprise de contact avec la vie sociale, c’est me faire de nouveaux amis, c’est de la bienveillance ».

Jean-Pierre - Chargé de mission région Centre-Est 

« Ayant déjà travaillé pour le Secours Catholique et les Restos du Cœur, j’avais déjà un certain vécu de bénévole solidaire. En rencontrant l’ancien directeur fédéral de la Fédération des Banques Alimentaires, Maurice Lony, le courant est bien passé. J’ai immédiatement apprécié     la philosophie de partage et la transparence du réseau. Au-delà de leur éthique de gratuité en matière de collecte et distribution, l’atout des Banques Alimentaires est leur fonctionnement autonome ».

Serge Ksiss - Gilet orange à la distribution aux associations de la Banque Alimentaire des Bouches-du-Rhône

« Il y a 8 ans, jeune retraité, je commençais à me morfondre à la maison quand j’ai entendu une annonce à la radio. La Banque Alimentaire recherchait des bénévoles. J’avais besoin de rapports humains, j’y suis allé et l’ambiance m’a plu. J’ai goûté à tous les postes pour me faire une idée jusqu’à la distribution aux associations où je me suis tout de suite senti mieux car le contact humain y est essentiel. Aujourd’hui j’encadre aussi le travail de quatre personnes autistes qui nous donnent un coup de main. Ici nous sommes une équipe, tous les milieux sociaux sont confondus, c’est un bel amalgame. Aujourd’hui j’ai le sentiment de participer à la justice sociale en aidant gratuitement les plus démunis. »

“A la Banque Alimentaire j’ai trouvé une grande famille” Elvire

 

Marcello Barbara, dit “La Douane” - Gilet orange à la Banque Alimentaire de Paris Ile de France

« On m’appelle La Douane », lance Marcello Barbara, dans un français mâtiné d’un doux accent italien. A « l’âge canonique » de 77 ans, ce bénévole est « personnage incontournable de la Banque Alimentaire d’Arcueil » commente un distributeur bénévole. Et pour cause : outre son accent chantant, son sourire rayonnant et son humour, Marcello Barbara s’occupe du poste de la pesée, qu’il a rebaptisé « ‘la douane’, par respect pour les associations, pour nous-même, et parce que c’est la zone de stop pour toutes les personnes qui passent par ici, ce qui me permet de les connaitre », plaisante-t-il. Il faut dire que la pesée est un poste essentiel puisqu’il garantit l’équité de traitement entre toutes les associations.

Bénévole depuis 2012, après une brillante carrière d’assureur, puis de gérant de sandwicherie/restaurant de pâtes - la vie de Marcello, né en Calabre et débarqué à Paris en 1971, champion de culturisme dans sa jeunesse, mériterait un livre - il débute en tant que distributeur des denrées aux associations, après avoir entendu parler des Banques Alimentaires par un ancien client.  « Marcello est un hyper actif, il ne supportait pas de rester sans rien faire. Dès qu’il avait une minute, il faisait des cartons, nettoyait, faisait du tri » , commente avec affection Alain Martines, responsable de la collecte quotidienne et administrateur.  Puis un mal de dos l’oblige à prendre en charge uniquement la pesée. Il fait installer un bureau et une chaise à côté de la balance, d’où il contrôle et re-transcrit le poids des denrées emportées par les associations.  Son énergie, sa bonne humeur et son rire en font un pilier central de l’entrepôt. Entre deux pesées de légumes ou de fruits, il interpelle, il plaisante, il serre des mains. Ce père de deux filles se dit « libéré » par son engagement bénévole : « J’ai vécu tellement de choses dans ma vie, je suis passé par tellement d’étapes, que j’ai le sentiment d’avoir découvert ici un nouveau Marcello, qui comprend mieux les choses et qui se sent bien, car utile. J’ai eu de la chance dans ma vie, donc arrivé à la retraite, je devais quelque chose à quelqu’un moralement, notamment à la France », sourit-il.

Benjamin Salah - Gilet orange à la Banque Alimentaire d’Avignon

Cela fait 15 ans que Benjamin Salah s’investit à la BA. Ancien CRS, il déborde d’énergie et d’idées pour faire grandir la structure.  Neufs petits enfants, trois filles et une épouse « à la base de tout », il parle de sa famille comme il égrènerait les pétales d’une fleur, avec un doux sourire dans la voix. « Quand je parle à mes petits-enfants, je suis crédible par rapport à mon passé professionnel mais surtout par ce que je fais aujourd’hui à la Banque Alimentaire. J’essaie de leur transmettre ce en quoi je crois : notre pays traverse un moment difficile, mais au lieu de se donner 10 bonnes raisons de se désespérer, trouvons 10 bonnes raisons d’espérer et aidons les gens en difficulté »  Benjamin devient administrateur et déborde d’idées qu’il met en œuvre avec efficacité. Il lance un programme dans les collèges où la Banque Alimentaire propose aux élèves en rupture de devenir ambassadeur. Aujourd’hui, 11 tonnes de denrées alimentaires sont récoltées annuellement dans 39 établissements. Grâce à lui, la Banque Alimentaire travaille aussi avec le Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile voisin. « Nous recevons 50 à 60 bénévoles par an, qu’ils obtiennent leurs papiers ou non. Le bénévolat leur donne une raison de ne pas désespérer ». Mais aussi avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation du Vaucluse : il reçoit entre 80 et 100 personnes par an à ce titre.

“Etre bénévole ça m’enrichit, ça m’apprend beaucoup” Michel

La belle histoire de 3 Femmes Présidentes bénévoles

Monique Fantin - Présidente de la Banque Alimentaire du Loiret

Des impôts à l’aide alimentaire : C’est après une carrière passée intégralement dans les finances publiques où, de son propre aveu, elle a bénéficié de l’ascenseur social, que Monique Fantin a choisi de mettre sa disponibilité et son sens du relationnel au service de la Banque Alimentaire du Loiret dont elle est Présidente depuis fin 2011. « C’est important pour moi de travailler en confiance avec les élus locaux, les partenaires associatifs mais surtout d’être entourée par des bénévoles et salariés compétents, animés du souci de rendre un service de qualité », explique-t- elle.

Soucieuse de l’image de professionnalisme de la Banque Alimentaire, Monique Fantin partage son temps entre gestion et management, avec la volonté constante de répartir les rôles et les compétences. « Pour bien gérer le quotidien, il faut savoir mettre la barre au bon niveau, être exigeante mais compréhensive, et surtout savoir à la fois déléguer et décider »

C’est donc en s’appuyant sur les complémentarités de son équipe de bénévoles et de permanents que la Banque Alimentaire du Loiret fait la démonstration de son efficacité jour après jour.     « Des actions bien ciblées, ainsi que la constitution d’un réseau de donateurs et de mécènes nous ont permis de renforcer les financements pour améliorer la sécurité au travail et l’ergonomie des postes, et ainsi soulager au mieux les équipes ». Une efficacité reconnue au niveau local et un engagement solidaire que la Présidente peut désormais porter au CESER (Conseil Economique, Social et Environnemental Régional) qu’elle a rejoint début 2018 en tant que représentante des associations caritatives locales.

Brigitte Kraft - présidente de la Banque Alimentaire du Var

L’humanitaire sans frontière : Infirmière de formation, Brigitte Kraft a toujours su depuis toute petite qu’elle voulait venir en aide aux plus démunis. Si des soucis de santé l’ont empêchée de mener la carrière qu’elle souhaitait, c’est vers le bénévolat qu’elle s’est tournée, avec des missions humanitaires menées aux 4 coins du globe – des Philippines à Calcutta, d’Afrique en Colombie en passant par Sangate. Arrivée en novembre 2008 à la Banque Alimentaire du Var en tant que secrétaire, elle en est devenue Présidente dès mars 2009. « C’est un poste où il faut savoir ce que l’on veut faire, si c’est pour avoir un titre sur une carte de visite, ça ne sert à rien ». Avec une équipe de 95 bénévoles et de 10 salariés à gérer, allant de l’ancien SDF au militaire à la retraite, Brigitte Kraft gère le quotidien, les personnalités et les talents de chacun pour une organisation optimale. « Pour que ça marche, il faut donner le bon poste à la bonne personne, et savoir garder intacte la motivation des bénévoles ».

Et ça marche. Avec des volumes collectés multipliés par 2 en 9 ans, et des locaux dont la superficie a été multipliée par 3,5, la Présidente aborde la fin de son 3ème et dernier mandat avec le sentiment du devoir accompli… « et la hâte d’être débarrassée des contraintes administratives ». Et si l’envie de repartir à l’étranger se fait déjà sentir, Brigitte Kraft gardera de ces années le souvenir de belles rencontres,  dans le Var mais aussi au sein des autres Banques Alimentaires de toute la France.

Mireille Bréchet : un médecin au service des plus fragilisés - Présidente de la Banque Alimentaire du Limousin

Un médecin au service des plus fragilisés : « Quand quelqu’un dans le besoin frappe à notre porte, je ne sais pas dire non ». C’est un fait : Mireille Bréchet, Présidente de la Banque Alimentaire du Limousin, fonctionne à l’affectif. Et le revendique. Médecin de profession, d’abord engagée aux côtés de l’association Saint-Vincent-de-Paul, c’est en allant chercher des produits pour les migrants qu’elle accompagne, qu’elle fait la connaissance des équipes de la Banque Alimentaire. Après deux ans de contacts réguliers, et à l’insistance du président de l’époque, elle rejoint les bénévoles en 2006. « Je me suis surtout impliquée dans l’équilibre nutritionnel des colis qu’on préparait, afin de limiter les apports en sel et en sucre. J’ai remis les fruits et les légumes au premier plan, et j’ai même supprimé les bonbons des palettes ce qui n’a pas manqué de faire parler à l’époque. Petit à petit, on a réussi à changer les comportements ». Passée administratrice puis vice-présidente, Mireille Bréchet est élue Présidente en 2016 et est désormais engagée à plein temps au sein de la Banque Alimentaire.  Si elle alterne entre gestion, administratif et ressources humaines, pas question pour elle d’abandonner le terrain. « J’ai besoin de ce contact avec les bénéficiaires, je continue à suivre des familles de migrants à titre personnel ». Et surtout, elle continue de faire le lien entre son ancien métier et ses nouvelles responsabilités. Son bon relationnel avec l’ARS ou la CPAM («  nous parlons le même langage » ) lui permet d’obtenir plus de financements et de lancer des projets qui lui tiennent à cœur comme ce camion solidaire qui depuis quelques mois va à la rencontre des personnes démunies et de celles très isolées géographiquement ou socialement. Une manière pour elle de « réparer une injustice. Il n’y a pas de raison que ceux qui ne peuvent pas se déplacer soient exclus de l’aide alimentaire, surtout à une époque où de plus en plus de médicaments et de traitements sont déremboursés ».

“S’engager et être bénévole ça me rend heureux” Ousmane