Etudes Profils 2023 : Qui sont les personnes accueillies à l'aide alimentaire ?

Institutionnel
A l’occasion de leur présence au Salon International de l’Agriculture 2023, le réseau des Banques Alimentaires présente ce lundi 27 février, la nouvelle édition de son étude sur le profil sociodémographique des personnes accueillies à l’aide alimentaire.
L’étude “Profils” met en évidence l’émergence de nouvelles catégories parmi ces publics : les personnes actives “travailleurs pauvres” et les retraités, qui aspirent au “bien-manger” malgré la précarité, et confirment leurs besoins d’accompagnement sur le volet social.

Afin d’établir le profil sociodémographique des personnes accompagnées dans leur réseau, et d’agir aux plus près de leurs besoins, les Banques Alimentaires réalisent depuis 2012 l’étude “Profils”, menée tous les deux ans auprès des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) et d’autres associations partenaires du réseau. Cette édition a été réalisée avec l’institut CSA.

L’alimentation, un marqueur de précarité aggravé pour les retraités et les actifs

Cette étude, réalisée du 29 septembre au 15 novembre 2022, révèle que le recours à l’aide alimentaire touche désormais de nouveaux profils : 17% des personnes accueillies sont à la retraite  et 17% d’entre elles ont un emploi (dont  60% à temps partiel).

Alors que l’alimentation devient le deuxième poste de dépense pour les ménages (derrière le logement et devant l’énergie), une nouvelle catégorie de personnes en état de précarité alimentaire émerge : les «travailleurs pauvres ».

Une aide alimentaire qui devient toujours plus  indispensable

Au total, 94% des personnes interrogées vivent en dessous du seuil de pauvreté. 

Pour deux tiers d’entre elles, l’aide alimentaire est jugée«essentielle, dont on ne peut pas se passer ». Ce critère accuse une progression de + 15 points par rapport à 2020. Désormais, près de 6 personnes sur dix se présentent à une association d’aide alimentaire deux fois par semaine (+6 % vs 2020). 

Le recours à l’aide alimentaire est plus récurrent et sur une période plus longue.

Une aspiration au “bien-manger” malgré la précarité 

Les personnes souhaitent en priorité avoir accès aux produits qui pèsent sur leur budget : produits protéinés (viande, poisson, œufs) et les fruits et légumes. Un enjeu d’équilibre nutritionnel majeur puisque 71% des personnes déclarent au moins un problème de santé : problèmes de vue, problèmes dentaires, obésité ou encore diabète (...). 

Les produits non alimentaires (produits d’hygiène notamment) sont également très demandés.

Pour contrer les effets de la précarité alimentaire, l’accompagnement social cité comme facteur-clé 

2 personnes sur 3 expriment le besoin d’être accompagnées et apprécient le soutien moral et social, qui, couplé à l’aide alimentaire, permet de faire face au quotidien de la précarité.
Pour 70% des répondants, leur motivation principale est la rencontre avec d’autres personnes, cela représente une progression de 15 points (vs 2020).
Les personnes seules représentent plus de 40% des personnes accueillies (+4 points vs 2020). 

Indicateurs “macro” : 2011 > 2022, une demande d’aide alimentaire qui a triplé 

Les Banques Alimentaires, premier réseau d’aide alimentaire en France, accompagnent 2,4 millions de personnes en situation de précarité alimentaire. A la fin de l’année 2022, le réseau constatait une hausse de 9% de la demande d’aide alimentaire. En moins de deux ans, 400 000 nouvelles personnes se sont présentées dans les associations partenaires du réseau. En 2011, les Banques Alimentaires accueillaient 820 000 personnes. En moins de deux ans, 400 000 nouvelles personnes se sont présentées dans les associations, CCAS et épiceries sociales partenaires du réseau.

>> Découvrir la synthèse de l'étude 

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