Tribune : " Priorité à l'unité et à la solidarité " - Claude Baland, Président du réseau des Banques Alimentaires

Institutionnel
A 10 jours de la Collecte Nationale dans les supermarchés, les Banques Alimentaires réaffirment leurs actions essentielles pour lutter contre la précarité alimentaire. Elles lancent un appel à la mobilisation et la co-construction pour continuer d’améliorer la qualité de l’aide alimentaire proposée. Prochain rendez-vous : les 26, 27 et 28 novembre où 130 000 bénévoles seront dans les supermarchés prêts à collecter conserves de légumes, plats cuisinés, féculents, …

En cas de coup dur, nous savons que la première variable d’ajustement est l’alimentation. L’aide alimentaire n’a pas pour ambition d’être pérenne. Évaluée à 92€ par mois, elle constitue un soutien ponctuel mais néanmoins essentiel pour ne pas aggraver une situation. Franchir la porte d’une association d’aide alimentaire, c’est trouver des personnes à l’écoute, des ateliers pour sortir de l’isolement et reprendre confiance, des activités pour ses enfants. Venir chercher une aide alimentaire dans une association, un CCAS, une épicerie sociale, c’est le début d’un lien social retrouvé. 

Les 79 Banques Alimentaires tirent leur force d’un modèle ancré sur le territoire depuis 37 ans. Premier réseau d’aide alimentaire en France, nous redistribuons des denrées issues de dons, d’invendus ou d’achats à 6000 partenaires. Des associations de quartier aux grands réseaux caritatifs, nous formons une chaîne de solidarité avec un même objectif : permettre à tous de manger à sa faim. C’est aussi un réseau particulièrement innovant qui ne cesse de s’adapter pour répondre aux besoins des territoires les plus en difficultés : épiceries itinérantes, ateliers de transformation, chantiers d’insertion, atelier-cuisine. Les idées novatrices sur l’aide alimentaire que nous déployons dans notre réseau dans des projets concrets viennent en complément de notre action quotidienne qui est de répondre à l’urgence d’accompagner plus de 2 millions de personnes.

Pour dresser un portrait des Banques Alimentaires, il faut prendre la mesure de notre contribution à la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaires. La diversité de nos modes d’action est en interaction avec la diversité et la richesse de notre agriculture et de notre alimentation, constitutifs de notre pays.

Loin des clichés, des critiques faciles, des raccourcis qui frôlent parfois la caricature, il faut savoir que les Banques Alimentaires distribuent 25% de fruits et légumes et tendent à se rapprocher chaque année encore plus des recommandations du Plan National Nutrition Santé. Nous travaillons au quotidien pour diversifier les produits distribués. Nous resserrons nos liens avec les filières agricoles, en demandant sans relâche une plus grande diversité des produits européens issus du FEAD. Nous nous impliquons dans les Projets Alimentaires Territoriaux, dans les partenariats avec des PME locales et engagées. Nous proposons qu’une partie des chèques alimentaires soit confiée aux réseaux d’aide alimentaire pour soutenir l’achat de produits agricoles locaux, tout en préservant l’accompagnement social indispensable. 

L’aide alimentaire aujourd'hui c’est une diversité de ressources, de solutions, d'initiatives qui ont avant tout pour objectif de répondre aux besoins alimentaires des personnes fragilisées. Le doute et les clivages ne sont pas permis à un moment où la précarité n’a de cesse d'augmenter. Plutôt que de l’opposition, faisons de la co-construction. 

 

Claude Baland, 
Président du réseau
des Banques Alimentaires