Lutte contre la pauvreté : des paroles et des actes

Institutionnel
Le 13 septembre dernier, le Président de la République dévoilait les mesures du plan de lutte contre la pauvreté. La Fédération Française des Banques Alimentaires partage, dans ses grands axes, les constats et orientations de ce plan, et elle attend, comme l’ensemble des acteurs de terrain, des actes forts permettant de venir concrètement en aide aux plus démunis.

 

Thumbnail

La présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté était attendue par l’ensemble des acteurs engagés quotidiennement sur le terrain. Alors que l’on estime à 8,8 millions le nombre de personnes vivant aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté, alors que 4,8 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire, l’appel à la mobilisation prononcé par le Président de la République résonne particulièrement dans notre société.

Pour les Banques Alimentaires, certains mots ont même résonné plus que d’autres puisque ce plan rappelle qu’en France, chacune et chacun a « droit à l’alimentation ». Malheureusement, nous savons bien, nous qui sommes tous les jours sur le terrain aux côtés des plus fragiles, que cet objectif est plus facile à énoncer qu’à concrétiser.

Car derrière ce constat, partagé au plus haut sommet de l’Etat et pour lequel nous luttons depuis plus de 30 ans, il y a des réalités économiques et sociales complexes. Et des profils très différents qui font de la lutte contre la précarité alimentaire un combat qui dépasse les situations, les origines et les générations. Quand on sait que 65% des personnes accompagnées par les Banques Alimentaires vivent avec au moins un enfant, les mesures annoncées sur l’accès à l’alimentation pour les plus jeunes (tarifs des cantines, petits déjeuners dans les collèges) sont un premier signe positif.

Avec un soutien financier moyen de 92 euros par mois et par famille, l’aide alimentaire reste essentielle pour les populations précaires et fragilisées dont le reste à vivre après avoir payé leur loyer, leurs éventuels frais de santé et leur consommation d’énergie, n’est pas suffisant pour se nourrir dignement. Mais au-delà de cela, notre travail a vocation à créer du lien social et à favoriser l’insertion.

Qu’il s’agisse d’accompagner par l’alimentation (via les ateliers de cuisine, les animations…), de permettre à nos associations partenaires de consacrer plus de temps à l’accueil des bénéficiaires, ou d’accompagner des personnes éloignées de l’emploi sur un des nos chantiers d’insertion, notre réseau a fait de la lutte contre la précarité alimentaire un levier d’action au service de l’inclusion et de la lutte contre la pauvreté au sens large.

C’est ce message que nous avons porté auprès de nos interlocuteurs lors de la phase de préparation de ce plan de lutte contre la pauvreté. Nous attendons désormais des actes forts qui nous permettent d’accélérer et de renforcer l’efficacité de notre action au quotidien.

Jacques Bailet, Président du réseau des Banques Alimentaires