Chèques alimentaires : les Banques Alimentaires soulignent l’importance de l’accompagnement dans la durée

Institutionnel
La Fédération Française des Banques Alimentaires a souhaité participer à la réflexion autour du « chèque alimentaire », imaginé par la Convention citoyenne pour le Climat, et dont le déploiement pourrait être prévu pour le mois de septembre prochain.

Si l’idée d’un chèque alimentaire pour les ménages les plus modestes, proposée par la Convention citoyenne pour le Climat, a été reprise par le président Emmanuel Macron, les modalités du dispositif qui pourrait être opérationnel en septembre 2021 sont actuellement discutées au sein du gouvernement. Dans le cadre de cette réflexion, la Fédération Française des Banques Alimentaires a souhaité être force de proposition sur les objectifs et formes que pourrait prendre ce chèque afin qu’il soit le plus utile possible aux personnes précaires. 

Une utilisation plurielle du dispositif

La Fédération insiste notamment auprès du gouvernement sur l’importance de l’accompagnement social à assortir à ce chèque alimentaire. « Associer aide alimentaire et accompagnement social est un choix historique qu’a fait la France, qui a été confirmé par la Loi Agriculture et Alimentation de novembre 2018. L’idée derrière est d’être attentifs à ce qu’on ne monétise pas l’aide alimentaire comme aux États-Unis par exemple, mais qu’on accompagne bien socialement aussi les personnes aidées », explique Barbara Mauvilain, Responsable des relations institutionnelles à la Fédération. 

Les Banques Alimentaires travaillant en partenariat avec 6 020 associations sociales en 2020 (soit 11 % de plus que l’année précédente), la Fédération plaide ainsi un dispositif mixte : une partie des chèques alimentaires distribués à certaines populations en état d’urgence et une partie confiée aux grands réseaux d’aide alimentaire, dont les Banques Alimentaires, afin de financer l’achat de produits frais, et notamment de produits agricoles locaux, avant redistribution aux associations partenaires. « Jusqu’à présent nous ne faisions pas d’achat de produits, mais la crise nous a poussé à nous adapter face à la baisse de la ramasse : des Régions, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine par exemple, nous ont confié l’achat ou la distribution de produits agricoles locaux, ce qui permet de distribuer plus de produits frais (fruits, légumes, et viande) en circuit-court et de valoriser les agriculteurs locaux », ajoute-t-elle. 

Accompagner les nouvelles réalités du terrain

Cette formule permettrait de répondre à une demande croissante des bénéficiaires de l’aide alimentaire : selon l'étude réalisée fin 2020 par l’institut CSA pour les Banques Alimentaires, ceux-ci privilégient toujours les féculents et la viande, mais aussi les fruits et légumes dont la demande est passée de 7 % en 2014 à 22 % en 2020. Autre enseignement de cette étude : 66 % des bénéficiaires interrogés souhaitent être accompagnés.

« Pour les Banques Alimentaires, la mise à disposition de denrées alimentaires doit être considérée comme essentielle au lien social dans un processus d’accueil, d’écoute et d’accompagnement afin de favoriser le retour à l’autonomie des personnes soutenues, en leur redonnant pleinement confiance en eux-mêmes et en leurs capacités », souligne ainsi Claude Baland, Président de la Fédération Française des Banques Alimentaires.