Chèques alimentaires : Les Banques Alimentaires appellent à fournir bien plus que l’essentiel

Institutionnel
Dans le contexte de réduction du pouvoir d’achat liée notamment à l'inflation sur les produits courants et l’énergie, le gouvernement a annoncé un dispositif en deux temps pour le chèque alimentaire : un volet d’urgence pour répondre à l’inflation, puis un dispositif ciblé pour accéder à des produits de qualité, bio. Les Banques Alimentaires restent force de proposition.

Premier réseau d’aide alimentaire en France, les Banques Alimentaires sont présentes sur le territoire métropolitain et ultramarin et viennent en aide à 2,2 millions de personnes en situation de précarité. Cette aide alimentaire constitue une économie de 92 € par mois pour les personnes accueillies (enquête FFBA/Institut CSA, novembre 2020). Fortes de cette expérience au plus près des personnes et des territoires, les Banques Alimentaires sont forces de propositions depuis décembre 2020 sur le sujet du chèque alimentaire. 

Notre réseau a notamment souligné la complexité d’un dispositif qui a lui tout seul ne pourra régler l’ensemble des défis à relever : précarité alimentaire, impact de l’inflation, rémunération des agriculteurs, etc. Le chèque alimentaire doit bien être pensé comme un complément dans une palette d’outils de politiques publiques. 

Dans ce contexte, nous avons pris connaissance avec la plus grande attention des annonces de la Première ministre concernant un dispositif en deux temps. Un volet d’urgence tout d’abord, pour répondre à l'inflation avec une aide versée directement. Ce volet contribuera à limiter en partie l’impact de l’inflation sur le budget alimentaire des plus précaires, alors que le demande auprès du réseau des Banques Alimentaires a augmenté de 4% au premier trimestre 2022. Puis, dans un second temps, “un dispositif ciblé pour permettre à tous les Français d'accéder à des produits de qualité, des produits bio”.

Concernant ce deuxième volet, nous partageons les objectifs de la Convention Citoyenne : améliorer la qualité de l’alimentation pour les plus démunis et accroître les débouchés des agriculteurs et éleveurs locaux. Les Banques Alimentaires souhaitent contribuer de 5 façons à ce dispositif et proposent : 

  • l’expérimentation du dispositif auprès de populations identifiées comme les étudiants, les familles monoparentales ou les retraités en situation de précarité.
  • l’intégration des épiceries sociales et solidaires volontaires dans les circuits au sein desquels les chèques alimentaires pourront être dépensés.
  • la remise des chèques alimentaires par les CCAS, CIAS ou une "Commission aux affaires sociales'', ou par les associations d’aide alimentaire habilitées sera assortie obligatoirement d’une proposition d’accompagnement social. 
  • le choix d’acheter des produits alimentaires diversifiés, de qualité, locaux si possible, en s’appuyant notamment sur les recommandations du Programme National Nutrition Santé. 
  • la délégation aux Banques Alimentaires d’une partie du budget alloué à la mise en place du chèque alimentaire pour soutenir les achats vers des produits locaux et d’origine France, afin de compléter leur distribution.

Le coût budgétaire doit être mis au regard de l’effet levier de l’action des associations. Mais au-delà des questions techniques, il est pour nous essentiel que ce dispositif n’amenuise pas l’accompagnement social proposé par les associations. L’aide alimentaire est en effet un levier d’inclusion sociale, une première porte ouverte, au-delà du besoin vital de se nourrir. Une carte monétaire toute seule ne pourra jamais fournir bien plus que l’essentiel.