L’INSERTION PAR L’EMPLOI, UN DES COMBATS DES BANQUES ALIMENTAIRES

Insertion
Malgré le durcissement de la réglementation sur les contrats aidés, les Banques Alimentaires poursuivent leur politique de soutien au retour à l’emploi, notamment grâce aux contrats et aux chantiers d’insertion.

Des postes indispensables au bon fonctionnement

C’est en 2005 que la Banque Alimentaire du Bas-Rhin a mis en place son chantier d’insertion. Pour cette structure qui récolte environ 2500 tonnes de denrées par an, l’appui de la vingtaine de CDDI (Contrat à Durée Déterminée d’Insertion) est désormais essentiel pour permettre aux 5 permanents et à la centaine de bénévoles locaux de mener à bien l’ensemble de leurs missions. « Ces postes de terrain, qui sont employés pour des missions de 4 mois minimum et peuvent s’étendre jusqu’à 2 ans, participent bien évidemment à notre développement », explique Coline Sittler, chargée de communication.

Qu’ils soient caristes réceptionnaires, chauffeurs-livreurs, préparateurs de commande, gestionnaires de stocks ou de chambres froides, agents d’entretien ou cuisiniers, les salariés en insertion font partie intégrante de la dynamique locale de la Banque Alimentaire. Leur présence permet notamment de stabiliser l’activité et de garantir une continuité de gestion des denrées en complétant les disponibilités des bénévoles. 

Des chantiers d'utilité sociale

Si la lutte contre le gaspillage et la précarité alimentaires reste la mission première des Banques Alimentaires, la lutte contre l’exclusion et la promotion de la réinsertion par l’emploi apparaissent comme une extension naturelle de ce combat. Une grande majorité des structures locales ont d’ailleurs recours à des CUI-CIE (contrats uniques d’insertion-contrat d’accompagnement à l’emploi) et 6 chantiers d’insertion (adossés au CDDI)  ont été mis en place dans toute la France – portant à 52% le taux de salariés en insertion employés dans les Banques Alimentaires. 

Pour Denis Péronnet, Conseiller Ressources Humaines de la Fédération des Banques Alimentaires, « contrairement au procès d’intention qui peut être parfois fait aux associations, il ne s’agit pas d’employer des personnes à bas coût mais de tendre la main à des personnes souvent très éloignées de l’emploi, en leur proposant un poste, une formation parfois qualifiante, et en prenant le temps de les accompagner dans la durée – avec un turnover très fort qui nécessite une grande souplesse d’organisation de la part des structures ». 

Dans l'atelier de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie
Dans l'atelier de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie

 

Mieux gérer l'augmentation d'activité

Cette utilité sociale n’empêche pas les contrats d’insertion d’être dans le viseur des pouvoirs publics, tout comme l’ensemble des contrats d’avenir et autres contrats aidés. Plus encadrés, les chantiers d’insertion semblent davantage préservés, ce qui a notamment permis à la Banque Alimentaire de Haute-Savoie de créer un atelier d’insertion et de lancer son atelier de transformation en septembre 2017. 

A Cranves-Sales, près d’Annemasse, ce sont désormais 10 personnes en CDDI de 26 heures qui gèrent quotidiennement les fruits et légumes, les nettoient, les lavent, les trient, les mettent sous barquette pour distribution aux associations ou, quand ils sont abimés, les envoient en cuisine pour être transformés en compote ou en confiture. « Nous avons aussi un responsable cuisinier professionnel et un accompagnant socio-professionnel qui encadrent cette équipe mixte, regroupant des femmes et des hommes de tous âges », souligne Jean-Pierre Ploton. La mise en place de ce chantier d’insertion doit permettre à la structure de gérer la croissance de sa ramasse de fruits et légumes, passée de 240 tonnes par an en 2016 à 350 tonnes aujourd’hui, « et un objectif de 500 tonnes à terme ». Ou quand la lutte contre l’exclusion permet d’intensifier la lutte contre le gaspillage.